mercredi 22 juillet 2020

Fahrenheit 451 - Ray Bradbury


451 degrés Fahrenheit représentent la température à laquelle un livre s'enflamme et se consume. Dans cette société future où la lecture, source de questionnement et de réflexion, est considérée comme un acte antisocial, un corps spécial de pompiers est chargé de brûler tous les livres dont la détention est interdite pour le bien collectif. Montag, le pompier pyromane, se met pourtant à rêver d'un monde différent, qui ne bannirait pas la littérature et l'imaginaire au profit d'un bonheur immédiatement consommable. Il devient dès lors un dangereux criminel, impitoyablement pourchassé par une société qui désavoue son passé. 
 
Mon avis :
J’avais souvent entendu parler de ce roman de science-fiction, dans divers magazines littéraires, dans des émissions culturelles ou par des lecteurs. Mais je ne m’étais encore jamais sentie prête pour le lire. Le désir de me plonger dans ce roman est venu, comme une évidence, d’autant plus que j’avais le roman de Ray Bradbury dans ma bibliothèque depuis quelques mois. 
 
Guy Montag est un pompier, mais pas tel que nous les connaissons aujourd'hui. Les pompiers de ce roman allument des feux, au lieu de les éteindre. Mais que brûlent-ils ? Des livres… Car dans la société du futur que nous présente l’auteur, les livres sont considérés comme des horreurs, des inutilités… La société futuriste imaginée par Ray Bradbury condamne le questionnement et la réflexion (considéré comme antisocial, propagande de la paresse mentale), d’où l’anéantissement des livres (qui eux poussent à la réflexion, au questionnement, au débat…). Les pompiers sont donc chargés de brûler les livres, cachés par des citoyens, faisant acte de résistance. 
Mais un évènement et une rencontre (avec Clarisse McClellan) « réveillera » Guy Montag et lui fera prendre conscience que la vie, la vraie n’est pas celle qu'on les oblige à vivre ; et que les livres, l’accès à la culture sont des plus important. 
 
Ce livre est un vrai bijou. 
Commençons par le style de l’auteur. J’aime beaucoup sa manière d’aborder les choses, de donner vie aux personnages. Sa plume délicate, poétique, mais toujours puissante et passionnante m’a conduite au cœur du roman, vivant, moi aussi dans cette société totalitaire. Le roman est brillamment construit, je n’ai pas trouvé de longueur, ni de passage inutile. Tout y est essentiel, important…
 
J’ai été choqué par la société imaginée par Ray Bradbury. J’ai été choqué par la tendance à être un troupeau, déconnecté de la réalité, de la population. Ray Bradbury a créé une société totalitaire comme il en a existé plein et comme, malheureusement, il en existera toujours. Déjà dans le passé les livres étaient brûlés en place public, car jugés comme sataniques, détournant les femmes, les hommes et les enfants du droit chemin. 
Encore aujourd'hui, dans certains pays lire un livre n’est pas permis à tout le monde, et certains livres sont interdits. Même dans les démocraties, certains livres, même s’ils ne sont pas interdits, sont estimés dangereux et immoraux par certaines personnes, certaines communautés. 
Ainsi l’œuvre de Ray Bradbury est un livre d’anticipation très réaliste. L’individualisme est le moteur de la société de Fahrenheit 451. Chacun vit pour soi, se contentant seulement de vivre de choses futiles, inutiles, mais tout en suivant l’avis général ; les gens me font penser à des moutons mener bêtement par un berger totalitaire (le gouvernement). 

En lisant ce roman, je n’ai pas pu m’empêcher de pensé à la montée du totalitarisme nazi et aux autodafés. Terrible. Ce qui m’a aussi frappé, dans ce roman, c’est que le livre de Ray Bradbury, publié la première fois en 1953, montre une société qui ressemble beaucoup à la nôtre. Combien de fois ne me suis-je pas écrié « mais c’est pareil, ici, aujourd'hui… », « C’est tout à fait ça maintenant, ici… ». Ainsi Ray Bradbury a inventé, avant l’heure les écrans plats géants (les murs écrans), les baladeurs mp3 (les coquillages bourdonnant)… il avait vu la place immense que tiendrait la publicité dans les sociétés consommatrices, il avait vu l’expansion de la mondialisation… 
 
Pas de « happy end » dans ce livre, qui semble montrer par-là, que pour que l’humanité change et devienne « meilleure », il faut qu'elle soit d’abord anéanti… Vous l’aurez donc compris, cette œuvre est un grand classique du genre. 
Un ouvrage passionnant et très bien écrit. Tant le thème abordé que la plume de Ray Bradbury m’ont plu, m’ont intéressés. J’ai passé un moment passionnant de lecture, car au-delà du divertissement, se livre amène à la réflexion. Si vous ne l’avez pas encore lu, n’hésitez plus, car je pense que même les lecteurs qui ne sont pas du tout attirés par la science-fiction, seront captivés par ce roman.

lundi 20 juillet 2020

Meurtre en Mésopotamie - Agatha Christie


En arrivant sur le chantier de fouilles de Tell Yarimjah, Miss Amy Leatheran ouvre de grands yeux. Quoi de plus dépaysant pour une jeune infirmière que ce pays exotique, cette équipe d'archéologues installée loin de tout ? Et quelle mission singulière que d'avoir à veiller sur la belle Mrs Leidner, en proie à des hallucinations et des terreurs diverses... Miss Leatheran va tâcher de s'acquitter au mieux de ses fonctions. Mais, de masques terrifiants paraissant à la fenêtre en menaçantes lettres anonymes, les angoisses de Mrs Liedner vont finir par l'étreindre à son tour. Et lorsque cette dernière sera assassinée, Amy aura le rare privilège d'assister de près à une enquête de l'illustre Hercule Poirot... 

Mon avis
Dans ma vie de lectrice, il y a des auteurs auprès desquels j'aime revenir régulièrement, entre deux autres lectures. C'est le cas de ma chère Agatha Christie, qui a fait naître en moi mon amour pour l'Angleterre, il y a de cela bien des années. 
 
Une fois n'est pas coutume, c'est vers son héros belge, un de mes personnages littéraires fétiches, que j'aime d'amour, que je me suis tournée. Je ne reviendrai pas sur l'intrigue tout d'abord parce que la quatrième de couverture résume parfaitement celle-ci mais également par peur de trop en dire, et de vous gâcher le plaisir de lecture. 

Dès l'ouverture du roman, j'ai retrouvé avec délice la plume de la reine du crime. 
Lire Agatha Christie est pour moi comme plonger dans un lit au milieu de couverture et coussin bien douillet, au chaud, une thé brûlant dans une main, le roman dans l'autre, un air de musique classique en fond sonore... un avant goût de paradis ! 
A l'ouverture du roman, et pendant un tiers et l'ouvrage notre ami Hercule Poirot n'est pas de la partie. Notre narratrice Mrs Leatheran nous campe l'histoire et nous décrit, à merveille, tous les personnages parsemant ce récit. Une fois que le crime à eu lieu, Hercule entre en scène ; il a été interpellé par le docteur Reilly alors qu'il s'en revenait de Syrie et qu'il devait retourner en Angleterre. 
Les petites cellules grises de notre cher détective étaient indispensable pour élucider ce crime bien mystérieux. 
 
Comme toujours, Agatha m'a mener en bateau. Elle me faisait soupçonner certains personnages que je trouvais quelque peu mystérieux ou exécrables ; elle m'en faisait aimer d'autres, les croyants au dessus de tout soupçons... et puis, en quelques secondes, un revirement de situation, un geste, une paroles me faisait revoir mon jugement. 
J'avais beau noté les indices ou des faits qui me semblait important, sur un note papier à mes côtés, je me suis totalement fait avoir quand, en fin d'ouvrage, Hercule révèle le fin mot de l'histoire et le coupable de ce meurtre odieux ! 
Tout le talent d'Agatha Christie est là : une plume incisive et fluide, un rythme particulièrement soutenue, des personnages au caractère bien trempé et inoubliable, des situations cocasses et du suspens à n'en plus finir. 
Sans oublier ici l'aspect aventure puisque nous sommes en Irak sur le site de fouilles archéologiques (ce qui a rajouté à mon plaisir de lecture, étant passionnée par l'histoire et l'archéologie). 
Je ne peux donc que vous conseillez, une fois de plus, les ouvrages d'Agatha et particulièrement celui-ci.

jeudi 16 juillet 2020

La sans par - Christiana Moreau


A la mort de sa grand-mère, Maria, Silvia (restauratrice d’œuvres d'art en Belgique) hérite d'un magnifique buste de femme : La sans par. 
L’œuvre date de 1494 et, est signée par une femme, Costanza Marsiati. Elle découvrira bien vite, que le modèle n'est autre que Simonetta Vespucci, magnifique femme ayant de servie de modèle idéal à Botticelli et bien d'autres. 
Silvia souhaite en savoir plus sur l'artiste, sur Simonetta et sur l'histoire de cette statue, qui se transmet de mère en fille depuis des générations. Elle part donc à Florence, ville de beauté où l'histoire de la sans par s'est jouée. 
 
Ce roman historique de Christiana Moreau nous dévoile le destin de quatre femmes extraordinaires : Silvia, Maria, Costanza et Simonetta. 
Avec elles, c'est l'histoire des femmes, de l'art et de l'humanité qui nous est contée. Simonetta Vespucci était une femme issue d'une famille noble, d'une grande beauté (de corps et d'esprit). Beaucoup tombèrent sous son charme, notamment Botticelli, Leonard de Vinci, alors simple élève dans une bottega, Poliziano et même Giuliano de'Medici, qui fut son amant (et aussi l'autre modèle idéal, le masculin, de Botticelli).  
Que ce soit dans La naissance de Vénus, dans Le printemps ou d'autres œuvres du grand Botticelli, c'est le visage, la silhouette de Simonetta que nous admirons. 
 
Costanza Marsiati est la fille d'un artisan potier de la célèbre ville d'Impruneta, réputée pour son argile grise de grande qualité, prenant une couleur ocre après cuisson. Cette jeune fille courageuse, passionnée n'a qu'un désir : être une artiste. Elle décide alors de rejoindre Florence, là où sous l'impulsion des Médicis, l'art à pris son envol. 
Elle souhaite intégrer l'atelier des frères Pollaiulo. Mais à l'époque, Savonarole, un moine sans scrupule gagne petit à petit le cœur des florentins. Les femmes n'ont pas le droit d'être artiste (d'où le déguisement de garçon que Costanza revêt, pour intégrer la bottega). 
Savonarole fait la chasse aux sorcières et aux vanités. Florence et ses artistes s'apprêtent à vivre des heures sombres. 
 
Maria, la grand-mère de Silvia, a du quitter sa Toscane natale, avec La sans par dans sa valise, afin de rejoindre son marie en Belgique. Après la guerre, l'Italie connait une crise, la Belgique a besoin de main d’œuvre. 
Un échange écœurant est donc mis en place : contre un ouvrier italien qui viendra travailler dans les mines belge, le gouvernement italien recevra du charbon ! Outre les conditions de travail difficile et dangereuse, les accidents, les mineurs, leurs familles doivent se parquer dans les baraquements des camps de concentration que les allemands avaient construit là, pendant la guerre. 
 
Quatre femmes, quatre époques et quatre combats. 
D'une plume alerte, douce et fluide, Christiana Moreau nous entraîne sur les pas de femmes merveilleuses, de la Renaissance à nos jours. 
Le style de l'auteur, son immense travail de recherche et de documentation, font de cette œuvre, un ouvrage passionnant, d'une grande richesse où la beauté transpire. 
Ce roman historique est essentiel pour qui aime l'art, la Renaissance italienne, l'histoire et la beauté. Je suis, quant à moi, de plus en plus attirée par cette période, par les Médicis, par Florence et, cet ouvrage magnifique, que je vous conseille, est un incontournable de toute bibliothèque !

dimanche 12 juillet 2020

La passion Lippi - Sophie Chauveau


Florence 1414. Un enfant hirsute, aux pieds couverts de corne, griffonne furieusement une fresque remarquable à même le sol d'une ruelle des bas-fonds de la ville. Miraculeusement repéré par Cosme de Médicis et placé au couvent des Carmes, il va faire souffler un vent de passion sur la peinture de la Renaissance. Moine et libertin, artiste intransigeant et manipulateur sans scrupules, futur maître de Botticelli, ses sublimes madones bouleversent son époque. Elles lui sont pourtant très intimement inspirées par les filles des maisons de plaisir de Florence qui en ont fait leur petit prince caché. Bravant tous les interdits et jusqu'à l'autorité suprême du Pape, il commet par amour l'ultime provocation. Le scandale le pousse à l'exil et le renvoie au secret sanglant enfoui au cœur de son enfance. Peintre voyou, ange ivre, fra Filippo Lippi invente un rapport nouveau entre l'art et le monde de l'argent et, le premier, fait passer les peintres du statut d'artisans estimés à celui d'artistes reconnus. 
 
Mon avis
La passion Lippi est une formidable découverte. 
Le roman, qui a demandé quatre ans de recherches à Sophie Chauveau, débute en 1414 dans la délicieuse Florence. Cosme de Médicis découvre dans une ruelle un enfant dont la corne sous les pieds est impressionnante, "une corne à avoir marché depuis des milliers d'années". Cet enfant en haillons dessine dans la poussière des rues, un Mont des Oliviers plus vrai que nature. Cosme décèle le génie et, dès lors, la vie de cet enfant aux pieds cornus, Filippo Lippi, va se voir transformée. 
 
L'écriture poétique, puissante de Sophie Chauveau m'a tout de suite emmené aux côtés de Filippo, Guido, Cosme, Pierre et les autres, dans une Florence grandiose. Je me suis tout de suite attachée à cet enfant miséreux, en grande souffrance, qui deviendra le peintre de génie que nous connaissons : novateur mais aussi moine provocateur, libertin au caractère bien trempé. Même si parfois, on désapprouve les actes de Lippi, même si ce qu'il fait n'est pas toujours bien, je n'ai pas pu m'empêcher de l'aimer, comme si je l'avais en face de moi, et qu'il jouait de ses charmes pour me rendre amoureuse de lui, de ses œuvres. 
 
C'est vrai, le roman de Sophie Chauveau est une grande oeuvre d'art au même titre que les peintures de Fra Filippo Lippi, qu'il peint dans les églises, en commandes privées de "grandi" ou dans les bordels de la ville, où il trouve réconfort et guérison, auprès de ces "putains" dont il se sent si proche. 
Pas un moment d'ennui, tout est beauté, passion et charme. 
Maintes fois, je n'ai pu m'empêcher de relire certains passages, particulièrement beaux et intenses, comme ceux concernant l'art. 

Le destin du plus grand peintre de la Renaissance est hors du commun, empli de souffrance, de douleur mais aussi de beauté, d'amitiés solides et sincères, d'amour. Le livre de Sophie Chauveau regorge de tout ce qui fait une vie ; son écriture est sensuelle et magnifique. Un roman, une biographie, une peinture magistrale.

mercredi 1 juillet 2020

Le rapport de Brodeck - Philippe Claudel



Je m'appelle Brodeck et je n'y suis pour rien. Je tiens à le dire. Il faut que tout le monde le sache. Moi ne n'ai rien fait, et lorsque j'ai su ce qui venait de se passer, j'aurais aimé ne jamais en parler, ligoter ma mémoire, la tenir bien serrée dans ses liens de façon à ce qu'elle demeure tranquille comme une fouine dans une nasse de fer. Mais les autres m'ont forcé : "Toi, tu sais écrire, m'ont-ils dit, tu as fait des études". J'ai répondu que c'étaient de toutes petites études, des études même pas terminées d'ailleurs, et qui ne m'ont pas laissé un grand souvenir. Ils n'ont rien voulu savoir : "Tu sais écrire, tu sais les mots, et comment on les utilise, et comment aussi ils peuvent dire les choses. Ça suffira. Nous on ne sait pas faire cela. On s'embrouillerait, mais toi, tu diras, et alors ils te croiront". 

Mon avis
Ce roman, qui pour moi semble le témoignage vrai d'un homme vrai, est un livre difficile à lire, bouleversant et, qui nous remet en question, qui remet en question l'humanité. Je ne peux pas dire que j'ai aimé ce livre, car ceci reviendrait à dire que j'ai aimé l'horreur, la souffrance, l'inhumanité et la noirceur qui hantent ces pages. Pour autant, ce récit est magnifique, intense et malheureusement nécessaire pour ne pas oublier. Nécessaire car je n'arriverai jamais, malgré mes nombreuses lectures (romans, essais, témoignages) à comprendre la folie humaine, le besoin pour un être humain (homme ou femme, d'ailleurs) de faire souffrir, d'humilier, d'anéantir un de ses semblables. Car entendons-nous bien, tous les êtres humains, quels qu'ils soient sont identiques... 
Je suis peut-être trop naïve, mais je n'arrive pas à comprendre pourquoi tant de personnes en détestent d'autres au point d'en commettre des actes affreux. 

Chaque page de l'ouvrage de Philippe Claudel dépeint toute cette monstruosité qui pourrie le monde, à m'en faire venir la nausée. 
Chaque page montre les faiblesses humaines, ne cherchant pas à les excuser, mais plutôt d'essayer vainement, de comprendre ce qui pousse un individu à agir ainsi... Et comment un seul homme, avec une idéologie infâme, peut-il ainsi entraîner des millions d'hommes à la mort ? 
 J'ai toujours, depuis mes années collège et l'étude de ces périodes sombres de l'histoire, été horrifiée (le mot n'est certainement pas assez fort) de voir jusqu'à quel point l'humain peut tomber bas. J'imagine la douleur, le courage aussi qu'il a fallu à l'auteur de ce roman, pour essayer de raconter tout cela. 

Tout au long du livre, Brodeck nous raconte l'atrocité qu'il a vécu, qu'il vit, que d'autres ont vécu, mais aussi les poisons que lui-même a pu infliger à d'autres. Mais Brodeck, à travers ces pages, semble tellement différent de ces bourreaux, car il a conscience de l'horreur, de la rage, des ténèbres berçant ce monde et il en a honte ; cette honte le ronge. 
Il m'a été très sympathique, j'ai eu parfois envie de le prendre dans mes bras, comme le ferait une mère, et de le rassurer, le protéger... 
Souvent, à cette lecture, les larmes me sont venu, la douleur étant trop intense, les émotions tellement forte que j'ai dû fermer le livre, le mettre de côté un moment. Mais le talent de Philippe Claudel et la voix de Brodeck m'obsédaient tellement, jusqu'à n'en plus pouvoir dormi, qu'il me fallait continuer. 
Ce récit vivra en moi, encore longtemps. L'auteur signe ici une œuvre majestueuse, émouvante, intense et horrible à la fois. Ce livre est nécessaire et, il me plait à croire que grâce à de tels ouvrages, lu par des millions, permettront que de telles atrocités ne se répètent plus jamais... 

Extraits :
"La guerre... Peut-être les peuples ont-ils besoin de ces cauchemars. Ils saccagent ce qu'ils ont mis des siècles à construire. On détruit ce qu'hier on louait. On autorise ce qu'on interdisait. On favorise ce que jadis on condamnait. La guerre, c'est une grande main qui balaie le monde. C'est le lieu où triomphe le médiocre, le criminel reçoit l'auréole du saint, on se prosterne devant lui, on l'acclame, on l'adule. Faut-il donc que la vie paraisse aux hommes d'une si lugubre monotonie pour qu'ils désirent ainsi le massacre et la ruine ? Je les ais vus bondir au bord du gouffre, cheminer sur son arête et regarder avec fascination l'horreur du vide dans lequel s'agitaient les viles passions. Détruire ! Souiller ! Violer ! Égorger ! Si tu les avais vus..."

"L'idiotie est une maladie qui va bien avec la peur. L'une et l'autre s'engraissent mutuellement, créant une gangrène qui ne demande qu'à se propager."

"Moi, j'ai choisi de vivre et ma punition, c'est ma vie. C'est comme cela que je vois les choses. Ma punition, ce sont toutes les souffrances que j'ai endurées ensuite. C'est "Chien Brodeck". C'est le silence d'Emelia, que parfois j'interprète comme le plus grand des reproches. Ce sont les cauchemars toutes les nuits. Et c'est surtout une sensation perpétuelle d'habiter un corps que j'ai volé jadis grâce à quelques gouttes d'eau."

Les dames de Marlow - Robert Thorogood

  Dans la petite ville de Marlow, en Angleterre, Judith Potts, 77 ans, mène la vie qui lui plaît. Elle boit un peu trop de whisky et se baig...