samedi 30 mai 2020

Alix de Rochechouard - Corinne Javelaud


1205, la belle Alix de Mortemart a un avenir tout tracé : épouser le vicomte Aymeric VII de Rochechouart et assurer la descendance de la famille. Tout les prédestine au bonheur jusqu'à ce qu'une terrible conspiration accuse la belle Alix d'avoir commis le péché d'adultère avec son intendant le Sieur Méconde, un manant, sorti de sa roture grâce à son ancêtre qui sauva le Vicomte Aymeric V de Rochechouart, tombé dans une embuscade sur la route des croisades à Constantinople. La belle Alix se retrouve jetée en pâture au lion par son époux jaloux. Ce dernier finira pourtant par démêler le vrai du faux grâce à la complicité du fou du village, Féfé le dépenaillé. Il découvrira la trahison de ceux qui lui avaient prêté allégeance : Yselda, la perfide dame de compagnie d'Alix, victime de sa faiblesse se verra châtiée, tout comme Méconde, l'intendant pervers à l'origine de la terrible machination. Dans l'intimité de la Cité médiévale, gravitent Cyril l'émailleur limousin, qui introduit l'art et le voyage, fait sa cour à Yselda, mais fera les frais d'un amour impossible nimbé de mélancolie et de solitude. Lorsque le vicomte vient libérer sa belle de la cage au lion, elle est intacte. Commence alors la reconstruction de l'amour où la raison est toujours la plus forte. Ce roman a reçu le prix littéraire de Nontron, en Périgord, en août 2013. 
 
Mon avis
Passionnée par le moyen-âge ; amoureuse des beaux mots et accordant énormément d'importance aux publications des éditions Dorval (nouvellement découvert), je n'ai pu résister à l'envie de découvrir le roman de Corinne Javelaud : Alix de Rochechouart. Je ne connais que peu l'histoire de cette dame, marié à Aymeric VII, vicomte de Rochechouart. C'est donc avec des yeux neufs que je me suis lancée dans cette lecture et j'y ai pris énormément de plaisir. 
 
Aymeric VI, père de l'époux d'Alix a tenu tête à Richard Coeur de Lion, au château de Châlus, où se dernier à rendu son dernier souffle. La famille Rochechouart est connu pour son courage et ses faits d'armes. Aymeric le Jeune, vaillant et courageux, ne souhaite qu'une chose : que le pape Innocent III lance un appel pour une nouvelle croisade. Aymeric, vicomte du Limousin souhaite s'y distinguer. C'est lors de joutes qu'Aymeric tomba sous le charme de la belle Alix de Mortemart, donc la beauté rend jalouses bien des femmes. Celle-ci succomba également à la beauté et la force du jeune Aymeric. 
 
"Le jeune Aymeric VII vint au-devant de ses hôtes sur son palefroi, dès qu'ils eurent franchi le pont-levis. Il échangea un long regard avec Alix et la jouvencelle perçut aussitôt ce vent vif annonciateur d'un grand bouleversement. Séduit par ce ravissant minois au sourire aimable, orné d'une opulente chevelure blonde qui lui descendait jusqu'à la taille, il en oublia presque la présence massive du baron Guillaume de Mortemart." 

C'est dont dans la joie et dans l'amour, qu'en juillet 1205, Alix et Aymeric se lièrent devant Dieu, pour toujours. Amoureux comme au premier jour, Aymeric qui a un tempérament de feu, est emporté par la jalousie quand Méconde, son intendant, lui apprend qu'Alix lui est infidèle en son absence. Voyant rouge, n'écoutant aucune explication d'Alix ou de Luce de Pérusse, sa propre mère, Aymeric le Jeune châtie son épouse. Alix a beau jurer qu'elle est innocente, qu'elle ne comprend pas le pourquoi de ces rumeurs, rien n'y fait. D'où viennent ces rumeurs ? Est-ce un complot ? 

En ce basant sur la légende d'Alix et le lion, cité par l'Abbé Dulery, au dix-neuvième siècle, Corinne Javelaud nous offre un roman de grande envergure, passionnant. 
Quand j'ai ouvert ce roman, je me doutais que j'allais vivre un grand moment d'histoire, où plaisir de lecture et apprentissage se mêlerait. Et ce fut bien le cas. Non seulement l'auteur à une plume d'une grande beauté, très poétique mais en plus j'ai pris conscience du travail de recherche qu'elle avait dû mener pour nous livrer un roman si riche et si travaillé. 
Quel plaisir de retrouver les us et coutume du moyen-âge et qu'elle délice de découvrir la façon de vivre des Limousins à cette époque. 
J'ai énormément appris avec cette lecture et l'intensité du style de l'auteur, son amour des mots et de l'histoire, en font un roman exceptionnel. 
Outre la beauté de la plume de l'auteur, l'importance de l'histoire livrée ici, j'ai totalement pris conscience, avec cette lecture, de ce que l'auteur avait mis de son histoire, de sa vie et de sa vision des choses. Un travail et une implication, qu'il est bienvenue de souligner. 

Alix est une femme exceptionnelle, magnifique et au grand cœur. Je ne connaissais pas son histoire, mais ce roman m'a rendu curieuse et je n'ai qu'une envie, en savoir plus encore sur sa vie et sur celle de sa région, de sa vicomté, de son époux. 
Je suis avide d'histoire, de son histoire. Quelle femme d'envergure ! Autant vous dire tout de suite que je suis conquise par ce roman, mais aussi par le talent de Corinne Javelaud, dont j'ai déjà hâte de découvrir les autres œuvres. 
Je vous invite vraiment à vous aussi découvrir cet auteur à la plume délicieuse.

dimanche 24 mai 2020

Elle s'appelait Sarah - Tatiana de Rosnay


Paris, mai 2002. Julia Jarmond, journaliste pour un magazine américain, est chargée de couvrir la commémoration de la rafle du Vel’ d’Hiv. Au cours de ses recherches, elle est confrontée au silence et à la honte qui entourent le sujet. Au fil des témoignages, elle découvre, avec horreur, le calvaire des familles juives raflées, et en particulier celui de Sarah. Contre l’avis des siens, Julia décide d’enquêter sur le destin de la fillette et de son frère. Soixante ans après, cela lui coûtera ce qu’elle a de plus cher. Paris, le 16 juillet 1942 : la rafle du Vel’ d’Hiv’. La police française fait irruption dans un appartement du Marais. Le petit Michel, paniqué, se cache dans un placard, et sa grande sœur Sarah, dix ans, l’enferme et emporte la clef en lui promettant de revenir. Mais elle est arrêtée et emmenée avec ses parents...
 
Mon avis
Depuis mes années collège et mes cours d'histoire sur la seconde guerre mondiale (cours passionnant mais qui m'ont vraiment bouleversé), j'essaye à travers des lectures, des documentaires, des films de comprendre l'incompréhensible. Sur la rafle du Vel d'Hiv, je n'ai rien lu, ni vu (il faut dire, que l'on en parle peu ; les français ont sans aucun doute honte de leur rôle, dans cette rafle). C'est donc naturellement que j'ai ressentie le besoin de lire ce roman de Tatiana de Rosnay. 
 
Dans ce roman, deux temporalité. 
Tout d'abord, de nos jours. Julia Jarmond est une journaliste de quarante-cinq ans. Elle est américaine et vit à Paris depuis vingt-cinq ans. Elle a une fille, Zoé de onze ans. Au moment où commence le roman, son patron demande à Julia de faire un article sur la rafle du Vélodrome d'Hiver, puisque bientôt auront lieu les commémorations pour le 60ème anniversaire. Elle ne connaissais rien sur cette rafle et, au fil de son enquête elle va en apprendre énormément, elle va apprendre des choses qui vont la bouleverser, la terroriser. 
Et la deuxième, pendant la seconde guerre mondiale.16 juillet 1942, au petit matin, Sarah est réveillée par la police française, qui vient l'arrêter avec sa famille. Elle cache son petit frère Michel dans le placard dissimulé dans l'appartement. Elle l'enferme à clef, lui promettant de revenir bientôt le libérer. Sarah et sa mère sont emmenées et, son père qui se cachait à la cave (par peur des rafles) les rejoints dans la cours. Tous trois rejoignent des milliers d'autres personnes juives (hommes, femmes et enfants) au Vélodrome d'Hiver, où ils seront retenue dans des conditions horribles et inhumaine plusieurs jours, avant de rejoindre les camps du Loiret (Beaune-la-Rolande et Pithiviers), avant d'être parqués dans un convoi direction Auschwitz. 
 
Ce roman, très bien écrit, m'a vraiment bouleversé. Et, le rôle qu'a joué la police française et le gouvernement de Vichy dans cette rafle m'a tout simplement écœuré. 
Il faut savoir qu'en juillet 1942, cette rafle avait été prévu et organisé depuis de nombreuses semaines par le gouvernement français. Les nazis avaient ordonné l'arrestation et la déportation de juifs, mais les français ont pris la liberté d'arrêté des enfants. Or, les nazis n'en était pas encore là : comment expliquer l'arrestation des enfants ? Jusqu'à présent, les nazis justifiaient l'arrestation d'hommes et femmes juives par le fait qu'ils étaient envoyés dans des camps de travail. Mais comment faire croire qu'on envoyais des enfants de 2 ans, 3 ans et plus dans ces camps ? 
Je n'ai (heureusement) pas connu cette époque et, je reste outrée et franchement écœuré de tous ce qui s'est passé. 

Ce roman est très fort en émotion ; je n'ai pas pu retenir mes larmes, à de nombreux moments. Je me suis laissé envahir par la colère, la tristesse, l'impuissance, le dégoût et le désespoir. 
Ce livre m'a bouleversé, m'a blessé au plus profond de mon être. C'est un livre fort, parfois insoutenable. Mais, Tatiana de Rosnay, par son écriture magnifique en à fait un livre très beau, fort et essentiel. 
Je ne peux que vous demandez de lire cet ouvrage, si ce n'est déjà fait, car il fait partie de ces témoignages essentiel, important. Cette lecture fait partie du devoir de mémoire. Souvenons-nous pour ne pas commettre les mêmes erreurs, les mêmes atrocités.

lundi 18 mai 2020

Check-point - Jean Christophe Rufin


Maud, vingt et un ans, cache sa beauté et ses idéaux derrière de vilaines lunettes. Elle s'engage dans une ONG et se retrouve au volant d'un quinze tonnes sur les routes de la Bosnie en guerre. Les quatre hommes qui l'accompagnent dans ce convoi sont bien différents de l'image habituelle des volontaires humanitaires. Dans ce quotidien de machisme, Maud réussira malgré tout à se placer au centre du jeu. Un à un, ses compagnons vont lui révéler les blessures secrètes de leur existence. Et la véritable nature de leur chargement. A travers des personnages d'une force exceptionnelle, Jean-Christophe Rufin nous offre un puissant thriller psychologique. Et l'aventure de Maud éclaire un des dilemmes les plus fondamentaux de notre époque. A l'heure où la violence s'invite jusqu'au cœur de l'Europe, y a-t-il encore une place pour la neutralité bienveillante de l'action humanitaire ? Face à la souffrance, n'est-il pas temps, désormais, de prendre les armes ? 

Mon avis :
Jean-Christophe Rufin et moi, c'est une belle et grande histoire d'amour. 
Je l'ai découvert il y a plusieurs année avec son roman L'Abyssin que m'avait offert trois personnes qui malgré un bref passage dans ma vie, m'ont beaucoup marqué. J'avais tellement aimé, à l'époque ma lecture, que je n'ai jamais cesser de lire ses ouvrages. Et à ce-jour, le seul que je n'ai pas encore lu (mais il est dans ma Pile A Lire) c'est Le collier rouge... 
Mais revenons-en à Check-point. Comme toujours, je me suis précipité dans cette lecture, sachant déjà que j'allais passé un moment intense et riche en émotion. 
Ici, nous suivons Maud et quatre hommes, tous engagé dans un convoi humanitaire en Bosnie, alors en proie à la guerre. Nous connaissons tous ce conflit, malheureusement ! L'association pour laquelle ils travaillent est basé à Lyon. Tous se sont engagés pour une raison bien précise, qui n'est pas forcément louable et pas vraiment pour celle que l'on pense. Ce convoi avance, avec un objectif, qui va vite dévier, par la force des choses. Et, de point de contrôle (check-point) en point de contrôle, les personnalité de nos cinq personnages principaux va se révéler. 
 
Ce thriller, car il s'agit bien là d'un thriller comme Jean-Christophe Rufin sait les écrire, est tout simplement génial. Il a tenu sa promesse, m'a entraîné dans une aventure hors du commun, m'a montré les dessous de "l'humanitaire" et m'a fait passé par des sentiments aussi divers que la peur, la tension, le soulagement, l'incompréhension mais aussi la révolte et la tendresse... 
Je n'ai, une fois de plus, pas vu les pages défiler tant j'étais prise par ce récit. L'écriture est fluide, rythmée et d'une grande justesse. La maîtrise du sujet par l'auteur ne fait aucun doute, au vu de son passé professionnel. 
A la lecture de ce roman, j'avais en tête les images que j'avais vu à la télévision, lors de cette guerre et, qui avait marqué ma vie d'adolescente ! Dans les pages de ce roman, la guerre est bien présente tant par ce convoi humanitaire et son objectif, que par les check-point qui jalonne le récit. On le ressent aussi dans la personnalité et l'objectif des personnages, dans la peur qu'ils peuvent avoir... mais ce n'est, cependant, pas ce qui ressort en priorité de ce roman. 
Finalement, l'ouvrage aurait pu appartenir à n'importe quel conflit sur cette planète car il s'agit plus là de montrer les dessous des voyages humanitaires et la réelle personnalité de certains ! En conclusion, je vous recommande ce livre avec vigueur car non seulement Jean-Christophe Rufin est plein de talent et nous offre un thriller magnifique mais aussi pour le sujet, intéressant.

lundi 11 mai 2020

Petit Mao - Jacques Baudouin


"He Zizhen me mit au monde en novembre 1932. Année du Singe. Les astrologues prétendaient jadis que les hommes-singes sont d'aimables vivants, insouciants et agiles. Tout le contraire de moi. Je suis né à Tingzhou, dans l'ouest du Fujian, petite ville presque tropicale au bord d'un fleuve boueux. Le parti communiste y avait relégué mon père Mao pour des motifs que je parvins à élucider plus tard. En me découvrant, eut-il ce sourire que l'on voit sur ses portraits qui ont envahi nos villes jusqu'à l'écœurement ? J'en doute. On m'appela Mao Xiao, Petit Mao." Fondé sur une connaissance approfondie de l'histoire chinoise, servi par une écriture inspirée, Petit Mao réussit à faire entendre la voix d'un enfant puis d'un homme confronté au mystère de son identité et à l'absurdité de la vie. 

Mon avis :
C'est extrêmement confiante que je décidais de lire ce roman, chaudement recommandé par une amie. Et je vous assure que ce livre à comblé mes espérances. 
Tout d'abord l'histoire. Nous suivons les pas de Mao Xiao, fils biologique de Mao Zedong, qui fut adopté à l'âge de deux ans par Wang Yi. Tout au long du roman, nous accompagnons Petit Mao dans sa recherche : celle de ses parents et surtout, celle de lui-même. Car le jeune homme n'aura de cesse de vouloir trouver celui qu'il est réellement, et non pas celui qu'il croit être. Car oui, Petit Mao est obnubilé par son père, Mao Zedong, qui est un homme terrible, méchant et sans aucune attention (comme nous le découvrirons dans ces pages). 

A travers l'histoire de Mao Xiao, c'est l'histoire de la Chine des années 30/70 que nous conte l'auteur. Nous y découvrons la bataille sanglante entre les nationalistes et les communistes, qui s'allieront un temps, face aux Japonais. Nous y vivrons la fondation de la République populaire de Chine, dont il sera le président (le dictateur, oui !). 
Ensuite, les personnages. J'ai vraiment beaucoup aimé le jeune Mao Xiao, qui malgré ce qui se passe dans son pays, malgré les échecs qu'il rencontrera, à toujours su garder courage. Il est quelqu'un de passionné, comme son père adoptif, mais c'est aussi un intellectuel ouvert. Avec lui, c'est la Chine que je parcourais, c'est une autre culture, un autre peuple que je découvrais. Wang Yi, le père adoptif aimant du Petit Mao, est en quelques sortes le père idéal : attentionné, respectueux, courageux, prêt à tous les sacrifices pour ce fils qui n'est pas de son sang, mais qu'il aime par-dessus tout. Il se fera aussi professeur, afin de faire connaitre et respecter à son petit Mao Xiao, des valeurs... 
 
Enfin, la plume de l'auteur. Je ne connaissais pas du tout Jacques Baudouin, mais c'est une très belle découverte. Certes son écriture est dense mais elle est aussi immensément poétique, cristalline. La plume de l'auteur était une vrai mélodie à mon oreille. Son écriture m'a entraîné dans le récit, auprès de Petit Mao, elle m'a charmé. C'est un magnifique livre, qui malgré ses 250 pages (un petit roman) est très puissant et marquant. Oui ce livre m'a accompagné et m'accompagnera encore longtemps, tant par le récit que par le style de Jacques Baudouin. Vous l'aurez donc compris, c'est pour moi un coup de cœur... Un roman exceptionnel, vivant, éblouissant.

mardi 5 mai 2020

Rebecca - Daphnée du Maurier


Un manoir majestueux : Manderley. Un an après sa mort, le charme noir de l’ancienne propriétaire, Rebecca de Winter, hante encore le domaine et ses habitants. La nouvelle épouse, jeune et timide, de Maxim de Winter pourra-t-elle échapper à cette ombre, à son souvenir ? Immortalisé au cinéma par Hitchcock en 1940, le chef-d’œuvre de Daphné du Maurier a fasciné plus de trente millions de lecteurs à travers le monde. Il fait aujourd’hui l’objet d’une traduction inédite qui a su restituer toute la puissance d'évocation du texte originel et en révéler la noirceur. 

Mon avis :
Rebecca.... Cela faisait des années que l'on me conseillait la lecture de ce roman, cité comme l'un des chefs d’œuvres de la littérature anglaise. Pourtant, toujours dans mon esprit de ne pas faire comme tout le monde 😉, je n'arrivais pas à me décider, bien que je sois une amatrice de la littérature anglaise. Il aura fallu une lecture commune avec deux autres passionnées de littérature, pour que je me lance enfin. 

A l'ouverture du roman, j'avais peur. Oui, mais peur de quoi ? De ne pas aimer ce monument de la littérature ? De m'ennuyer ? Une chose est certaine, ce n'est pas le nombre de pages qui m'effrayais, car vous le savez, j'aime les pavés, j'aime me lover dans les pages et partir pour un long voyage avec des personnages qui m'accompagneront un bon moment. 
Je me suis donc lancé et comme ce fut une belle découverte. 
 
Ce qui m'a le plus marqué dans ce roman et qui m'a, je dois bien l'avouer, le plus plu, ce fut l'ambiance oppressante, sombre, mystérieuse de ce récit. Je me suis fait happer par celle-ci et il était difficile pour moi de sortir de l'état dans lequel j'étais plongée à cette lecture. Je n'avais qu'une envie, lorsque je refermais le livre, c'est de le rouvrir, de retrouver cette atmosphère pesante (non, non, je vous assure, je ne suis pas sérieusement atteinte !).
La plume de Daphné du Maurier m'a beaucoup plu. Certes, je l'ai trouvé moderne et fluide, mais en même temps très poétique, très forte, intense. Je me sentais comme un personnage, que personne ne voyait, mais qui assistait à tout, comme une petite souris , dans un coin de la pièce. 

Que dire de l'histoire en elle-même et des personnages ? Maxim, ce très cher Maxim. 
Le veuf de la dite Rebecca, tout juste remarié. Il m'obsédait réellement. Parfois il m'attendrissait, parfois je le trouvais mauvais, égoïste, méprisant. Mais je le trouvais tellement mystérieux, je voulais toujours en savoir plus, le retrouver... 
La nouvelle épouse, notre narratrice, dont on ne connait ni le nom ni le prénom semblait bien juvénile, sans expérience, un tantinet agaçante par sa gaucherie et sa timidité. Pourtant, je ressentais de la compassion pour elle, qui vit comme un fantôme fasse à la femme qui elle est morte mais tellement vivante dans cette bâtisse et pour tout les protagonistes. 
Et que dire de l'exécrable Mme Danvers, la gouvernante de feu Rebecca qui est littéralement abjecte, rejetant et terrorisant la timide narratrice et nouvelle épouse du maître. 
 
Outre les personnages forts et terriblement envoûtants, l'histoire est passionnante et mystérieuse. L'auteur nous distille petit à petit des informations, des faits, des anecdotes, nous invitant à essayer de comprendre ce qu'il s'est réellement passé à Manderley. 
J'ai aimé la façon dont Daphné du Maurier nous raconte cette histoire, même si malheureusement la fin me laisse un goût amère dans la bouche, car j'ai encore de nombreuses interrogations ; et là, je me suis dit qu'une suite aurait été nécessaire ou bienvenue. 
 
C'est cette fin qui fait que cette lecture n'est pas un coup de cœur, mais une très belle lecture. Je suis vraiment très contente d'avoir enfin lu ce roman, et j'ai déjà hâte de lire un nouvel ouvrage de l'auteur et de continuer à la découvrir.

Les dames de Marlow - Robert Thorogood

  Dans la petite ville de Marlow, en Angleterre, Judith Potts, 77 ans, mène la vie qui lui plaît. Elle boit un peu trop de whisky et se baig...